Rappel : qu’est-ce que l’IDH ?
L’Indice de Développement Humain (IDH) est une note entre 0 et 1 qui mesure le bien-être d’un pays selon trois critères : l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de vie (revenus). Plus l’IDH est proche de 1, meilleur est le développement. Un pays avec un IDH supérieur à 0,8 est considéré comme ayant un « développement très élevé« , entre 0,7 et 0,8 c’est un « développement élevé« , et en dessous de 0,7 c’est un « développement moyen« .
Le classement mondial compare les IDH de 193 pays. Le 1er pays a l’IDH le plus élevé (meilleur développement), le 193ème a l’IDH le plus faible.
Ces courbes racontent un paradoxe fascinant :
Le Gabon progresse dans l’absolu (son IDH augmente), mais recule dans le classement mondial (son rang diminue). Autrement dit : le Gabon s’améliore, mais d’autres pays s’améliorent encore plus vite. C’est comme un coureur qui bat ses propres records personnels, mais qui perd néanmoins des places dans la course parce que ses concurrents courent encore plus vite.
L’indice progresse:
Le rang mondial recule:
Concrètement : le Gabon a bien progressé en 23 ans, mais au moins 3 autres pays qui étaient derrière lui en 2000 l’ont dépassé.
Le Gabon possède l’un des PIB par habitant les plus élevés d’Afrique subsaharienne, grâce à ses revenus pétroliers considérables. Pourtant :
Ce que le PIB cache, l’IDH le révèle : la richesse nationale ne garantit pas automatiquement le bien-être des citoyens. Ce n’est pas la production de pétrole qui améliore directement la vie des gens, mais les investissements dans l’éducation, la santé, les infrastructures et la réduction des inégalités.
Le Gabon illustre parfaitement la malédiction des ressources : disposer de richesses naturelles ne suffit pas. Sans transformation structurelle de l’économie et sans redistribution équitable, cette richesse reste concentrée et ne se traduit pas en progrès partagé.
La réponse se trouve dans l’écart entre revenus et investissements sociaux. Pour franchir le cap du développement très élevé, le Gabon devra :
C’est précisément là que le dividende démographique entre en jeu : avec 59% de la population en âge de travailler, le Gabon dispose aujourd’hui d’une fenêtre d’opportunité unique pour transformer sa richesse en développement durable.