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De la transition à la 5e République : analyse des nominations et dynamiques politiques

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mai 27 2025
  • Analyse Politique

Introduction – Comprendre la nouvelle architecture du pouvoir exécutif gabonais

À l’aube de la 5e République, le Gabon connaît une recomposition profonde de son paysage institutionnel. Entre les nominations ministérielles et celles issues du premier Conseil des ministres, une nouvelle cartographie du pouvoir se dessine, mêlant continuités assumées, ruptures stratégiques et émergence de nouvelles figures.

C’est dans ce contexte que Gabon Data Dialogues, seule plateforme dédiée à la culture de la donnée au Gabon, propose une lecture en deux volets de la nouvelle architecture exécutive :

  1. Volet 1: Analyse du gouvernement de la 5e République, ses reconductions, sa composition par genre et la typologie politique des ministères ;
  2. Volet 2: Décryptage des nominations issues du premier Conseil des ministres, révélatrices de la structuration interne du cercle présidentiel élargi.

Cette double analyse repose sur une méthode rigoureuse fondée sur les données officielles, des croisements systématiques, et une volonté constante de produire une intelligence décisionnelle au service de la compréhension publique, institutionnelle et stratégique du pouvoir.

Nouvelle République, nouveau gouvernement : décryptage

Qui compose le nouveau gouvernement ?

Le basculement vers la 5e République s’est accompagné de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Annoncé par le Secrétaire général de la présidence, ce gouvernement marque une étape clé dans la recomposition du pouvoir exécutif.

Mais qui sont les ministres nommés ? Quel équilibre entre figures de continuité et nouveaux visages ? Quelle place pour les femmes dans cette nouvelle configuration ? Et comment interpréter la répartition des portefeuilles entre secteurs régaliens, économiques ou sociaux ?

Dans cette section, Gabon Data Dialogues propose un décryptage fondé sur les données officielles, pour mieux comprendre la structure, les équilibres et les logiques politiquesqui ont présidé à la formation de ce gouvernement.

Genre et représentation dans le gouvernement de la 5e République

Avec 30% de femmes au sein du nouvel exécutif, le gouvernement marque une avancée notable en matière de représentation genrée. Bien qu’encore éloignée de la parité, cette proportion traduit une volonté politique affirmée d’inclusion, dans un contexte où les hautes fonctions restent majoritairement masculines.

Cette dynamique constitue un signal d’ouverture progressif en faveur d’une gouvernance plus équilibrée, où les femmes commencent à occuper une place plus visible dans les cercles de décision.

Au-delà des équilibres genrés, l’autre clé de lecture essentielle du nouveau gouvernement réside dans son degré de renouvellement. La typologie des profils nommés — entre reconductions, repositionnements et nouvelles figures — offre un éclairage stratégique sur les logiques de continuité et d’ajustement opérées par le régime.

Lecture stratégique de la composition ministérielle

67% des ministres nommés dans le gouvernement de la 5e République sont des figures reconduites issues du gouvernement de transition — qu’il s’agisse d’un maintien dans le même portefeuille (continuité) ou d’un changement d’attributions (repositionnement). Cette majorité relative témoigne d’une stratégie de stabilité maîtrisée, visant à conserver une assise politique et administrative dans des secteurs clés.

À l’inverse, un tiers du gouvernement est composé de nouveaux visages, illustrant une volonté de renouvellement partiel, sans rupture brutale avec les équilibres précédents. Ce dosage entre conservation et ajustement révèle une approche pragmatique de la recomposition du pouvoir exécutif, entre sécurité institutionnelle et ouverture mesurée.

Après avoir analysé la dynamique des reconductions et des nouveaux entrants, il est essentiel de comprendre comment ces nominations se répartissent par secteur. Cette lecture sectorielle permet de décrypter les priorités politiques portées par la nouvelle équipe gouvernementale.

Répartition des ministres par secteur

La structure ministérielle de la 5e République est dominée par les portefeuilles économiques (34%) et sociaux (23%), traduisant une orientation marquée vers la relance, l’inclusion et le développement humain. Les secteurs régaliens (13%) — bien que moins représentés — restent stratégiquement positionnés autour des fonctions de souveraineté et de sécurité.

L’importance accordée aux ministères institutionnels (13%) confirme une volonté de réforme administrative et de structuration de l’appareil d’État, tandis que les portefeuilles symboliques (7%) et autres (10%) révèlent un souci d’image, de communication et de transversalité.

Cette répartition reflète une architecture gouvernementale construite autour de priorités économiques, sociales et institutionnelles, tout en maintenant un ancrage stratégique dans les domaines régaliens.

Au-delà de la simple répartition sectorielle, il est tout aussi stratégique d’observer comment les profils ministériels se répartissent par typologie (continuité, repositionnement, nouveaux) selon les secteurs. Cette lecture croisée révèle les domaines privilégiés pour la stabilité et ceux ciblés pour le renouvellement.

Répartition des ministres par secteur et typologie

Cette cartographie met en lumière une logique de continuité affirmée dans les secteurs sociaux et régaliens, traduisant une volonté de stabilité dans les domaines liés à l’éducation, la santé, la sécurité ou la diplomatie. À l’inverse, les secteurs économique et institutionnel accueillent davantage de profils nouveaux ou repositionnés, signe d’une volonté de modernisation ou de réorientation stratégique.

Le secteur dit «Autre» affiche également une forte concentration de nouveaux profils, marquant l’entrée de ministères spécialisés ou transversaux dans l’architecture gouvernementale. Globalement, le gouvernement semble articuler la stabilité là où l’expérience est jugée essentielle, et le changement là où l’innovation est attendue.

Après l’analyse de la nouvelle équipe gouvernementale, le regard se porte désormais sur le premier Conseil des ministres de la 5e République. Ce deuxième volet propose de décrypter l’architecture élargie du pouvoir exécutif, en explorant la logique et la portée des nominations stratégiques au sein des cercles de conseil, de coordination et d’expertise.

Répartition par genre des personnes nommées

Avant d’analyser la nature des fonctions attribuées lors du premier Conseil des ministres, il convient d’observer la répartition par genre de ces nominations, indicateur essentiel d’inclusion dans l’architecture élargie du pouvoir.

39,2% des personnes nommées sont des femmes, une proportion qui témoigne d’un effort marqué vers une plus grande représentativité, sans atteindre encore un équilibre paritaire. Cette dynamique suggère une inflexion positive, posant les bases d’un élargissement progressif de la place des femmes dans les cercles décisionnels non gouvernementaux.

Après avoir examiné les profils et la parité, il est essentiel d’analyser la répartition des nominations par entité d’appartenance. Ce prisme permet de comprendre où se concentrent les centres de pouvoir et comment s’organise la structuration de l’exécutif autour de la Présidence.

Répartition des nominations par entité d’appartenance

Le nouveau régime a fait le choix assumé de structurer le pouvoir autour de la Présidence, en s’appuyant sur une constellation de départements techniques, stratégiquement positionnés au sein du Palais. Cette architecture témoigne d’une volonté de pilotage centralisé, où les leviers de décision, de conseil et de coordination sont regroupés dans la sphère immédiate du Chef de l’État.

Ce recentrage du pouvoir autour de la Présidence permet de mieux contrôler l’exécution des priorités politiques, de fluidifier la chaîne décisionnelle, et de renforcer la capacité d’action rapide et ciblée sur les dossiers jugés sensibles.

En concentrant ainsi l’appareil exécutif dans un périmètre restreint mais structuré, le nouveau régime instaure un mode de gouvernance resserré, hiérarchisé, et potentiellement plus agile.

Après avoir observé la répartition des nominations par entité d’appartenance, il est essentiel d’examiner maintenant les fonctions précises occupées par les personnes nommées. Cela permet de mieux comprendre l’architecture interne du pouvoir exécutif élargi, sa hiérarchie implicite et les rôles dominants au sein du Conseil.

Hiérarchie et fonctions : la mécanique interne du Conseil

L’analyse des fonctions issues du premier Conseil des ministres met en lumière une organisation fortement structurée autour du poste de Conseiller spécial, décliné en plusieurs niveaux hiérarchiques. Plus de la moitié des personnes nommées occupent un poste lié à cette fonction, répartis entre chefs de département et leurs adjoints numérotés (Adjoint 1, 2, 3, etc.).

Cette récurrence témoigne d’une volonté claire de segmenter les missions, en attribuant des périmètres d’intervention bien délimités à chaque niveau. Loin d’un organigramme rigide, cette architecture permet une souplesse dans la coordination, tout en assurant une lisibilité de la chaîne de responsabilité.

Ce modèle favorise un pilotage stratégique multi-niveaux, capable de répondre à la diversité des enjeux tout en restant aligné sur les priorités de la Présidence. Il reflète une approche où technicité, spécialisation et clarté des rôles sont mobilisées pour renforcer l’efficacité de l’exécutif élargi.

Après avoir exploré les entités et fonctions rattachées au Conseil présidentiel, il est essentiel de crois ces deronnées avec celles du gouvernement  pour en comprendre la logique globale.

Vers une séparation des cercles de pouvoir

L’examen croisé du gouvernement de la 5e République et des nominations issues du premier Conseil des ministres révèle une ligne institutionnelle claire et assumée : aucun des ministres en poste ne figure parmi les conseillers ou collaborateurs stratégiques nommés autour de la Présidence.

Ce choix traduit une volonté de dissocier les espaces de décision politique formelle des structures d’expertise et de coordination, marquant l’émergence d’un exécutif à double périmètre, où chaque cercle joue un rôle spécifique, sans superposition.

Pour aller plus loin dans notre analyse, nous avons cherché à savoir si la règle implicite de non-retour observée sous les gouvernements de transition se prolongeait dans la 5e République. L’objectif : identifier d’éventuelles exceptions ou confirmations dans les nouvelles dynamiques de nomination.

François Mbongo Rafemô Bourdette : l’exception qui éclaire la règle

Au sein d’une dynamique institutionnelle où l’éviction d’un ministre signifiait l’exclusion durable du pouvoir exécutif, un seul cas vient nuancer cette règle de non-retour.

Dans notre précédente étude sur la transition du CTRI, nous avions mis en évidence une logique constante : aucun ministre écarté d’un gouvernement ne réintégrait les suivants.

C’est dans ce contexte que le cas de François Mbongo Rafemô Bourdette retient particulièrement l’attention. Il avait été ministre de l’Industrie dans le gouvernement Raymond Ndong Sima 2, mais n’avait pas été reconduit dans Raymond Ndong Sima 3 . Or, il réapparaît sous la 5e République, non pas comme ministre, mais en tant que Conseiller spécial, Chef de département adjoint 1 au Département Hydrocarbures, Mines, Géologie et Transformation.

Sa trajectoire déroge à la logique observée et signale une exception stratégique : celle d’un profil expérimenté, capable de réintégrer les cercles décisionnels en dehors du cadre gouvernemental . Ce choix suggère une souplesse nouvelle dans la gestion des élites, articulant rupture politique et recyclage maîtrisé.

Conclusion générale de l’étude

À l’aube de la 5e République, le pouvoir exécutif gabonais s’est reconfiguré en profondeur.
Cette étude en deux volets, offre une lecture structurée de cette transition à partir de données officielles, en croisant les logiques de nomination, les reconductions et les dynamiques institutionnelles.

  • Le premier volet met en lumière une stratégie de reconduction sélective, marquée par la continuité dans les ministères régaliens, des repositionnements prudents dans les portefeuilles secondaires, et une volonté claire de maîtriser la transition tout en renouvelant le personnel politique.
  • Le second volet révèle la mise en place d’un écosystème de conseil présidentiel hiérarchisé, concentré autour de la Présidence et structuré selon des logiques de loyauté, d’expertise et de proximité stratégique. Ce dispositif souligne l’intention d’articuler pouvoir formel et soutien technico-politique dans un cadre cohérent.

Un cas singulier vient renforcer la lecture de cette recomposition : François Mbongo Rafemô Bourdette, ancien ministre écarté sous le CTRI, devient le seul profil réintégré dans le Conseil des ministres de la 5e République.

Cette exception illustre l’intérêt d’une analyse rigoureuse et longitudinale des trajectoires politiques, là où les apparences de rupture masquent parfois des logiques de continuité ou de recyclage stratégique.

Gabon Data Dialogues, moteur d’intelligence collective:

Promouvoir une culture de la donnée à 360° au Gabon — de la gouvernance aux secteurs sociaux, économiques, sanitaires et éducatifs — afin d’éclairer les décisions, structurer les débats publics, renforcer l’intelligence collective, et accompagner l’État ainsi que les institutions dans la modernisation de leurs politiques, pratiques et stratégies de développement.

Dr Eric Makita,

Fondateur de Gabon Data Dialogues

Jody Avenir Benga Ledia

 

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